Voici une brève anecdote, assez crue, plutôt navrante, mais pourtant bien réelle. Ce n’est pas vraiment érotique, ce serait plutôt cocasse, voire un rien grotesque, mais je pense qu’il est bon savoir que ce genre de choses se produit.
Ai-je eu tort de finir par céder aux insistances de cet obsédé ? (Je les ai ‘ramassées’ ici pour éviter d’inutiles et fastidieuses répétitions ; en réalité, ça ne s’est pas passé en une fois : ce fut plus progressif !)
Dans le sous-sol de l’hypermarché, je poussais mon caddie bien rempli et me dirigeais vers ma voiture, une des rares à s’aligner encore sur le parking souterrain : j’avais été une des dernières à quitter le magasin. Après avoir vidé le caddie dans mon coffre, je le ramenai à son emplacement. C’est à ce moment que je fus abordée par un quidam, la quarantaine avancée, bien de sa personne, correctement vêtu, mais l’air un peu perdu. Il m’aborda poliment, d’une voix légèrement tremblante :
— Mademoiselle, excusez-moi de vous aborder de cette façon… ce… ce n’est pas du tout dans mes habitudes, mais…
Je ressentis tout d’abord une bouffée d’angoisse et faillis poursuivre ma route en l’ignorant, mais je devinai que je n’avais affaire ni à un malfrat ni à un violeur.
— Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? lui demandai-je, n’osant lui sourire.
— Eh bien… commença-t-il, cherchant ses mots, je ne sais si j’ose…
Ça devenait clair, mon bonhomme avait une idée derrière la tête ! une idée liée au sexe, j’en aurais mis ma main à couper ! Il poursuivit, haletant :
— Je vous donnerai tout ce que vous voudrez… (Il m’exhiba un gros portefeuille d’où s’échappaient quelques grosses coupures) pour que… pour que vous me montriez vos seins !
C’était donc ça ! sur le coup, je m’immobilisai, sidérée ! Il affichait un air suppliant, presque angoissé, comme si sa vie dépendait soudain de mon bon vouloir. Je n’arrivais pas à décider si je le trouvais pitoyable ou émouvant. Il poursuivit :
— Ça fait plusieurs semaines que je vous avais remarquée ; vous savez, vous êtes si belle ! Je viens ici tous les jours, je vous guette, je n’ai pas osé vous aborder plus tôt !…
Il était touchant en fin de compte avec son air éperdu. C’est qu’il semblait exprimer une véritable détresse ; un frustré ! Mais, Dieu merci, nullement agressif. Que faire ? Comment me débarrasser de cet énergumène ?
Je me dis très vite que le meilleur moyen était de lui accorder ce qu’il me demandait. Après tout, le risque n’était pas bien grand ! De surcroît, il ne me demandait pas la lune, non plus ! Et puis, je dus reconnaître que je me sentais flattée quelque part. J’éprouvais même un léger début d’excitation.
— Bon, d’accord !… lui dis-je dans un soupir condescendant, mais juste un moment ! et… pas touche, OK ?
— Oooh ! merci, merci, fit-il, radieux. Venez, venez par ici, nous serons tranquilles.
Il me désignait un recoin au fond du parking, réservé aux livreurs. Je le suivis, me demandant si je ne faisais pas une bêtise. Il s’adossa au mur et me regarda d’un air gourmand. Passablement gênée, je me mis néanmoins en devoir de déboutonner mon chemisier. À peine ma poitrine lui apparût-elle, enfermée dans le soutien turquoise à fines dentelles que je portais ce jour-là, que je remarquai la superbe érection qui venait de naître dans son pantalon. Le reste se passa très vite : dès que j’eus dégrafé mon soutien, je vis ses yeux sortir de leurs orbites. Sans vergogne, il ouvrit sa braguette et se mit à se branler comme un malade les yeux rivés à mes seins. Il ne fallut que deux minutes pour que ce malade se répande en longs jets crémeux qui vinrent maculer le sol à quelques centimètres de mes pieds.
Tout honteux, il me jeta quelques gros billets, se rajusta à la hâte et disparut sans demander son reste !
Je demeurai là, sidérée, à me demander si je n’avais pas rêvé. Y en a, j’vous jure !…
Proposée par Bilitis.